On arrive à Venise comme on entre dans un rêve.
On croit qu’on va simplement la visiter — qu’on marchera, qu’on regardera, qu’on repartira.
Mais Venise ne se visite pas : elle vous attend, vous observe, vous choisit.
Et lorsque ses eaux vous reflètent pour la première fois, il est déjà trop tard.
Peut-être penserez-vous lui échapper,
mais plus sûrement encore, vous y serez enchaîné à jamais —
comme tant d’autres avant vous, séduits, conquis, perdus.
Chopin et George Sand y ont mêlé leurs passions et leurs fièvres,
Byron y a laissé courir ses chevaux et son cœur,
Hemingway y a noyé quelques souvenirs,
Jean d’Ormesson y a trouvé le sourire d’un dernier amour,
et tant d’anonymes y ont laissé une part d’eux-mêmes,
dans la brume d’un matin ou le silence d’un quai désert.
Car Venise n’est pas une ville : c’est un sortilège.
Une promesse d’éternité qui se glisse entre les pavés,
dans le bruit d’une chaîne, le souffle d’un canal,
ou le regard d’une femme assise face à la lagune.
